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J’peux pas, j’ai TDA!

J’avoue, le titre est réducteur, car nous ne parlerons pas ici que de TDA, mais plutôt de neuro-diversité.

Vous me pardonnerez, je l’espère, mais que celui qui n’a jamais cherché un titre accrocheur pour un article me jette la première pierre!

Neuro-diversité…mais qu’est-ce-donc?

Ce nom regroupe tous les individus porteurs d’une atypie, d’une particularité neuro-fonctionnelle. Comment ça ce n’est pas plus clair? Bon, ok…

Globalement, il s’agit de toute personne dont le cerveau a un fonctionnement différent de celui de la majorité.

On y retrouve les personnes présentant un/des TSA (Troubles du Spectre Autistique), celles présentant un TDA-H (Trouble du Déficit de l’Attention, avec ou sans Hyperactivité), et les personnes présentant un trouble « Dys » (dyslexie, dysorthographie, dysgraphie, dyscalculie, dysphasie, dyspraxie…)

Ces troubles, bien que très différents les uns des autres, ont tous en commun un traitement de l’information différent, que l’imagerie médicale et ses progrès ont permis de révéler.

Certains professionnels incluent sous cette appellation les personnes à haut potentiel intellectuel (HPI), mais comme bien souvent sur ce sujet, il est difficile d’aboutir à un consensus.

D’ailleurs, l’usage même du terme « troubles » soulève des interrogations, voire des tensions, car celui-ci peut être compris comme relevant d’une maladie.

Ces spécificités doivent faire l’objet d’une évaluation par un professionnel compétent. L’objectif ici n’est pas de parler diagnostic, chacun son métier, et ce n’est pas le mien.

Si toutefois vous avez besoin de consulter un professionnel en vue d’un bilan, et que vous êtes un peu perdus dans vos recherches, vous pouvez vous rapprocher, selon votre situation :

– du Centre Ressources Autisme de votre région

– de l’association HyperSupers-TDAH France www.tdah-france.fr

– d’un.e orthophoniste si vous suspectez un trouble « dys »

Vous pouvez également aller jeter un oeil sur ce site si vous avez envie d’en apprendre un peu plus sur la neuro-atypie: http://www.zatypie.fr/profil-neuroatypique/

Ce qui est mon métier, en revanche, c’est d’accompagner des individus, adultes, ados ou enfants, à atteindre leurs objectifs, à mieux se connaître pour évoluer plus sereinement.

Or, j’entends ou je lis souvent que l’hypnose n’est pas compatible avec ces spécificités, en particulier pour les personnes avec TSA ou TDA-H, mais aussi avec la dysphasie (trouble du langage et de la compréhension de l’ oral).

Que nenni !

Ce qui peut pousser à penser ainsi, ce sont les préjugés (autant ceux sur la neurodiversité que ceux sur l’hypnose, et dans les deux cas, il y a de quoi s’arracher les cheveux)

L’hypnose ne nécessite pas de rester assis, totalement concentré et détendu, pendant 45 minutes ou une heure, à écouter attentivement une belle histoire. Pas besoin d’une attention sans faille pour vivre une expérience hypnotique.

Il est tout à fait possible de faire de l’hypnose debout, en mouvement, d’entrer en état d’hypnose, d’en ressortir, d’y revenir. Les enfants, avec ou sans TDA-H, fonctionnent généralement comme cela. Et ils sont aussi généralement très réceptifs à l’hypnose. 

On peut également utiliser des modes de communication et d’expression variés. Dessin, chant, danse, expression corporelle…la créativité est un atout !

Il est également tout à fait possible, pour un praticien formé à la neurodiversité, d’adapter ses outils et sa pratique aux spécificités de chaque personne, quand bien même l’accès à l’abstraction, à la visualisation ou au langage métaphorique serait impossible.

Une fois ceci posé, qu’est-ce que ça peut vous apporter ?

Dans un premier temps, mieux vous connaître et mieux vous comprendre.

Comme je l’ai dit plus haut, les préjugés sont nombreux. Bien malgré nous parfois, nous les intégrons, et portons à travers eux des jugements sur nous-mêmes ou sur les autres. Or, ces préjugés ajoutent aux difficultés quotidiennes et concrètes.

Ils viennent petit à petit saper l’estime de soi et la confiance en soi de personnes qui ne sont en rien responsables de leur fonctionnement « différent ». Parce que ce sont sur ces préjugés que l’on se focalise, c’est à travers leur prisme qu’on regarde les autres, et soi-même. On en vient même à se définir selon eux.

Pourtant, les personnes neuro-atypiques ont également des atouts spécifiques, que n’ont pas les personnes neuro-typiques.

Ces spécificités font partie de vous, et feront toujours partie de vous.

L’hypnose ne viendra pas régler les problématiques d’un enfant ou d’un adulte porteur de TDA-H par exemple.

Toutefois, elle pourra, comme pour tout autre personne, lui permettre de tirer le meilleur parti de ses ressources individuelles, et de mieux vivre au quotidien les particularités qui sont les siennes.

L’hypnose ne changera pas le chemin sur lequel vous avancez, mais elle peut permettre d’aplanir quelques creux et quelques bosses, pour rendre le parcours moins chaotique et plus agréable.

Elle peut aussi vous permettre d’avancer plus fièrement, conscient de vos spécificités, et de la manière dont elles peuvent parfois vous limiter, mais aussi dont elles peuvent vous ouvrir des voies plus belles et plus variées que vous ne l’auriez pensé.

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