Si vous nâavez pas lu ce titre avec la voix du P.P.D.A des Guignols de lâInfo, il manque clairement des choses Ă votre culture gĂ©nĂ©rale, il va falloir y remĂ©dier (non, pas tout de suite hein, lisez lâarticle dâabord)
Mais lĂ nâest pas le sujetâŠ
Le sujet, ce sont les périodes de transition.
Si vous pensiez encore que la vie est un long fleuve tranquille que lâon peut traverser peinard·e en faisant la sieste allongé·e dans la fond de sa barque, un chapeau de paille sur le nez , attention, vous risquez de perdre vos illusions.
En rĂ©alitĂ©, la riviĂšre se transforme parfois en torrent furieux, on se retrouve mĂȘme parfois Ă chuter dans des cascades vertigineuses, ou Ă se retrouver coincé·e·s par de gros rochers.
Le bon cĂŽtĂ© de la riviĂšre, câest quâelle trouve toujours un moyen de sâĂ©couler. Elle vient Ă bout des roches les plus dures pour se frayer un chemin.
Seulement voilĂ , vous et moi ne sommes pas la riviĂšre. Nous sommes juste des individus tentant de garder leur barque Ă flots. Et parfois, on a beau ramer comme des forçats, câest pas gagnĂ© !
Des périodes de transition, nous en traversons tou·te·s.
Certaines font partie de cycles naturels, immuables : on passe de lâenfance Ă lâadolescence, puis Ă lâĂąge adulte, et ainsi de suite. Parfois ça se fait sans accrocs, parfois câest plus chaotique.
Chacun sa route, chacun son chemin, comme dirait lâautre (vous noterez que jâaime vous coller des chansons dĂ©suĂštes dans la tĂȘte, câest cadeau).https://www.youtube.com/watch?v=RGQPGjSUQdg
Parfois, la riviĂšre sâamuse Ă nous rĂ©veiller un peu. Une bonne rasade dâeau fraĂźche en pleine face, ça revigore !
Parfois on se plante de direction, et on se retrouve soudain Ă ramer Ă contre-courant.
Ces moments sont de vrais rĂ©vĂ©lateurs, Ă mon sens. En tout cas, câest comme ça que jâai vĂ©cu les miens.
Lorsque mon mariage a pris lâeau (façon Titanic), lorsque jâai rĂ©alisĂ© que le mĂ©tier que jâavais choisi par vocation Ă©tait devenu ma galĂšre, lorsque je me suis retrouvĂ©e emportĂ©e par le tsunami du deuil et du trauma, ça a chaque fois Ă©tĂ© comme si la courant me menait Ă prendre un nouveau bras de riviĂšre, Ă mâouvrir de nouvelles perspectives.
Mais dâabord, il a fallu rĂ©sister aux courants. Je ne vais pas mentir, je nâai pas toujours naviguĂ© les difficultĂ©s avec la dextĂ©ritĂ© dâun Tony Estanguet. Jâai plus souvent essayĂ© de remonter Ă la surface juste assez pour rĂ©cupĂ©rer un peu dâoxygĂšne, avant de replonger dans les rapides en espĂ©rant ne pas me noyer.
Spoiler alert : jâai survĂ©cu.
Spoiler alert 2 : je nâai jamais Ă©tĂ© aussi heureuse quâaujourdâhui.
Vous mâauriez dit ça il y a 6 ans, je vous aurais probablement dĂ©cochĂ© un regard des plus aimables, accompagnĂ© dâun sourire sarcastique cachant Ă peine mon envie de vous arracher la carotide avec les dents (oui, les pĂ©riodes de transition rĂ©vĂšlent parfois le pire avant de rĂ©vĂ©ler le meilleur, tant que vous parvenez Ă ne pas rĂ©ellement sauter Ă la gorge des gens, ça reste acceptable).
Celleux qui me connaissent personnellement sont certainement en train de visualiser trÚs précisément à quoi ça peut correspondre.
La bonne nouvelle, câest que je ne suis plus du tout la mĂȘme personne quâil y a 6 ans (ouf, vous voilĂ rassuré·e·s jâespĂšre).
Jâai Ă©normĂ©ment travaillĂ© sur moi-mĂȘme, sur ma part de responsabilitĂ©, parfois, dans ces diffĂ©rentes pĂ©riodes de remous. Parfois je me suis sentie tellement Ă©puisĂ©e que jâai confiĂ© les rames Ă dâautres pour pouvoir rĂ©cupĂ©rer un peu de forces.
Je souris en Ă©crivant ces mots, et en rĂ©alisant Ă quel point ils rĂ©sonnent avec les problĂšmes de santĂ© que jâai eu et qui ont touchĂ© mes deux Ă©paulesâŠĂ trop ramerâŠ
Aujourdâhui je suis bien dans ma petite embarcation.
Jâai mon gilet de sauvetage Ă portĂ©e de main, je sais que je ne contrĂŽle ni les vents ni les courants, mais que je suis capable de rĂ©ajuster les voiles et de garder le cap.
Mais je me souviens encore avec une grande vivacité de ces moments de turbulences.
Je me souviens de la peur, de la tristesse, de la culpabilitĂ©, du sentiment dâĂ©chec, de la perte de contrĂŽle, de la honte. Je ne les rejette pas, ils font partie de moi, du moi de cette pĂ©riode de ma vie, et câest ok.
Jâai choisi dâen faire un moteur, celui qui me propulse et me permet de rejoindre les gens qui sont coincĂ©s en amont dans la riviĂšre, et qui pourraient avoir besoin que je les aide un peu Ă ramer pour rejoindre des eaux plus paisibles.
Je ne tiens pas seulement le gouvernail grĂące Ă lâhypnose, la PNL ou les TCC, mais aussi et avant tout grĂące Ă ce que je suis et ce que jâai traversĂ©.
Bienvenu·e·s à bord! https://www.youtube.com/watch?v=Qksz72Xtpwc