La grande majorité, pour ne pas dire la quasi totalité d’entre nous, est soumise à des pensées parasites plusieurs fois par jour.
Mais si, vous savez…la petit voix qui vient parfois s’insinuer sournoisement dans votre oreille lorsque vous avez une présentation à faire devant vos collègues et qui vous répète toutes les 30 secondes : « Tu as fermé ta braguette ? » ou encore « Tu as chaud là, c’est sûr, tu dois avoir des auréoles sous les bras grandes comme des soucoupes volantes » ou bien « Ils s’ennuient là, ça se voit, je suis vraiment nul.le »
Notre cerveau génère des milliers de pensées par jour. Statistiquement, il y a peu de chances qu’il n’y en ait pas quelques unes qui partent en sucette…
Ces pensées, parfois sous forme d’images mentales, s’imposent à notre esprit de manière incontrôlable.
Ce qui fait la différence entre les pensées parasites et les pensées obsessionnelles, c’est la place qu’elles prennent dans nos vies, le pouvoir qu’on leur confère et la manière dont on y réagit.
En effet, la plupart d’entre nous parvient à laisser passer ces pensées dysfonctionnelles assez rapidement. Pour d’autres, en revanche, elles peuvent devenir de véritables obsessions qui les freinent dans leurs actions du quotidien.
Elles peuvent alors s’apparenter au côté obsessionnel des TOC (troubles obsessionnels compulsifs), en étant ou non associées à des compulsions.
Paul Salkovskis, psychologue clinicien et auteur de la théorie des obsessions, distingue 3 types de pensées obsessionnelles :
1) des pensées intrusives (il en existe de plusieurs types que nous allons détailler plus bas) auxquelles on ne peut s’habituer et dont on ne parvient pas à se débarrasser.
Vous êtes déjà tombés sur un aliment hyper désagréable à mâcher ? Du genre bout de viande hyper filandreux que vous mâchez pendant 5 bonnes minutes avant de vous résoudre à le cracher ? Et bien imaginez ça, mais sans pouvoir cracher, et avec un peu de poison dans la nourriture, et vous aurez une idée de ce que vit quelqu’un qui doit faire face à des pensées intrusives.
2) des pensées automatiques, qui viennent évaluer et juger les pensées intrusives de manière négative (J’ai envie de frapper mon enfant, donc je suis un mauvais parent. Je suis même un être humain horrible. On devrait m’enfermer!)
3) des pensées neutralisantes : il s’agit de rituels mentaux mis en place pour tenter de neutraliser les pensées intrusives et les conséquences qu’on leur prête.
Pensées intrusives , c’est à dire ?
Les pensées intrusives les plus courantes ont trait à :
– l’agressivité (agression physique ou même meurtre) envers soi-même ou autrui.
– l’angoisse de faire du mal à autrui sans le vouloir (écraser un piéton, donner par erreur un aliment fortement allergène à quelqu’un qui y serait allergique…)
– des angoisses en lien avec la sexualité (crainte d’être homosexuel alors qu’on se pense hétérosexuel, ou bien l’inverse ;ou bien peur d’être pédophile. Je précise ici que toute personne confondant encore les deux à notre époque est invitée à quitter ce site et à aller se documenter. Et pas auprès de V.A tant qu’a faire)
– l’angoisse de ne pas réellement aimer son conjoint , ses enfants. L’angoisse d’être incapable d’aimer sans le savoir.
– la peur du ridicule ou de l’humiliation, de faire ou dire quelque chose de dégradant ou inapproprié (dont ne souffrent pas les gens qui se curent le nez au volant, manifestement)
– des angoisses liées à la santé (se dire que c’est sûr, ce grain de beauté qui a pris du volume est un cancer, ou qu’on va devoir être amputé du pied parce qu’on a marché sur un morceau de verre et qu’on a du mal à cicatriser) ou à la mort, la vieillesse, ou même l’infini. Les craintes peuvent aussi porter sur les imperfections corporelles (dysmorphophobie)
– des pensées érotiques que l’on juge inappropriées voire perverses.
– les angoisses liées à l’hygiène ou à la saleté
– la crainte du blasphème, de renier ses valeurs morales ou religieuses.
Bien évidemment, ces pensées font peur, et c’est normal !
Lorsqu’on a la capacité de se dire que ce n’est qu’une poussière portée par le vent, ça reste acceptable.
Mais quand on commence à se définir en fonction de ces pensées ou de ces images mentales, ça peut vite tourner au cauchemar.
Cela génère une anxiété profonde et parfois durable ; des doutes sur sa santé mentale, sur son identité même.
Qui suis-je ? Cette horrible personne qui a pensé à secouer son bébé ? Cette personne faible qui a envisagé de projeter sa voiture contre un arbre ?
Je pense, donc je suis. Alors, suis-je ce que je pense ? Voilà, vous avez deux heures. Ou dix-huit si vous avez tendance aux pensées obsessionnelles.
Que fait-on souvent quand on a peur, dites-moi ?
Ah, revoilà notre ami l’évitement. Ce Judas !
Le hic, c’est que plus on cherche à se débarrasser de ces pensées, à les bloquer, à les faire taire, plus on les entretient.
Ouais, c’est pas de bol ! En même temps si c’était si facile vous ne seriez pas en train de lire cet article…
Donc, on évite l’évitement. Et bien avec ça on va aller loin, merci !
On évite aussi les rituels. Parce qu’alors là c’est l’engrenage total. Le rituel vous rassure. Donc vous vous persuadez de son efficacité. Et surtout vous vous persuadez que c’est le rituel qui vous permet d’éviter la catastrophe. Donc si vous abandonnez le rituel, la catastrophe va se produire. CQFD!
Pendant ce temps, vous contournez l’information au lieu de la traiter. Une information non traitée aura une fâcheuse tendance à se représenter encore et encore à notre esprit. La traiter, c’est le seul moyen de l’archiver au lieu de la réactiver.
Comment traiter l’information ?
Il y aura d’abord un travail de connaissance de vous, dans lequel votre accompagnant saura vous aider.
Les thérapies comportementales et cognitives ont prouvé leur efficacité dans l’accompagnement des TOC.
Elles proposent différents outils, tel que le journal des pensées.
En quoi ça consiste ?
Comme son nom l’indique, à tenir un journal de ses pensées les plus envahissantes. Vous y noterez la date, le lieu, le contexte, l’évènement déclencheur. Ensuite vous inscrirez les pensées, à quel degré vous croyez ces pensées, les émotions associées et leur intensité, et vos réactions.
Très concrètement, tout cela pourra par exemple vous permettre de prêter attention à la personnalisation. Kezako ? C’est la tendance à se croire responsable d’un évènement négatif sans aucune raison tangible, ou à penser que les gens vont nous juger responsable de la survenue d’évènements.
Cela pourra également vous aider à réévaluer ces pensées et vos réactions, seul et avec votre accompagnant, et à envisager d’autres alternatives.
Vous pourrez également hiérarchiser vos préoccupations, voir si certaines pensées reviennent plus souvent que d’autres, prêter attention au raisonnement émotionnel et aux distorsions de la réalité qu’il peut entraîner, et mieux repérer les déclencheurs.
Mieux les repérer pourra être utile pour travailler sur la désensibilisation progressive (réduire ou éteindre l’intensité de la réaction face à un stimuli/déclencheur).
L’exposition avec prévention de la réponse (EPR) vise à vous exposer aux stimuli de manière progressive et volontaire en cessant de mettre en place les réactions inefficaces qui n’ont jusqu’ici servi qu’à amplifier le problème.
Aller à la rencontre de ces pensées volontairement et de manière plus sécurisées pour vous vous permettra également de vous habituer à leur présence, de les écouter, de leur prêter moins de pouvoir, de traiter cette information et de pouvoir l’archiver . Vous couperez ainsi le cercle vicieux évitement/retour en force de l’angoisse.
L’hypnose peut présenter de nombreux avantages dans ce processus. Associée aux TCC, elle peut vous permettre de travailler sur votre confiance en vous, d’apprendre à accueillir et traverser plus sereinement vos émotions (on a souvent terriblement honte de ces pensées), de favoriser le lâcher-prise.
Hypnose et recadrage cognitif s’allient à la perfection pour vous permettre de retrouver enfin la liberté qui vous échappe tant que vous voulez absolument tout contrôler.
Ce sont deux outils que je vous propose d’utiliser, en visio ou à votre domicile autour d’Is-sur-Tille et Dijon, pour vous aider face à cette problématique.