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Photo de Jason Leung sur Unsplash

Business is business!

On nous prend pour des quiches! Ou des dindes, ou des jambons, bref…choisissez à quelle sauce vous voulez être mangé·e.

Il n’y a jamais eu, de mémoire de « régimeuse » acharnée, une telle offre disponible. Types de régimes, poudres à diluer, gélules à avaler, repas sous forme de shakers ou de berlingots, programmes minceurs avec repas livrés à domicile, coachings fitness…ça donne le tournis.

Et les chiffres que génère ce business de la minceur sont eux aussi à tomber à la renverse.

Et pourtant, les chiffres de l’obésité et du surpoids ne baissent pas. L’OMS a même dernièrement alerté sur un risque « d’épidémie » de surpoids et d’obésité en Europe, chez les adultes comme chez les enfants. L’Organisation insiste, à juste titre, sur l’urgence d’inverser la tendance.

Sauf que…elle propose pour ce faire « des interventions politiques qui ciblent les déterminants environnementaux et commerciaux d’une mauvaise alimentation », recommandant, entre autres, une taxation plus importante des boissons sucrées, une subvention plus haute des aliments « bons pour la santé »

Bien évidemment, on ne peut pas faire abstraction du contexte et des facteurs extérieurs, surtout quand on voit à quel point le surpoids et l’obésité touchent davantage les populations les moins aisées. Et pouvoir rendre plus accessible les ingrédients d’une alimentation vivante me semble ô combien bénéfique.

Mais diaboliser les sodas et entretenir la peur de l’obésité ? Je m’interroge…

Combien de gens connaissez-vous qui ont arrêté de fumer à la première augmentation du prix du paquet ? Combien ont continué ?

Combien de ceux qui ont arrêté ont développé d’autres types de comportements compulsifs (notamment des compulsions orales, mangeant plus ou consommant davantage d’alcool ou de médicaments) ? On ne « supprime » pas juste un comportement potentiellement associé à une longue chaîne émotionnelle sans prendre ce genre de risques. C’est encore plus vrai des problématiques de comportements alimentaires que du tabagisme, à mon humble avis.

A qui profiteront réellement ces taxes ? Seront-elles réellement utilisées pour faire baisser celles pesant sur d’autres aliments ? Désolée d’être un tantinet cynique, mais j’ai comme un doute.

« Non mais Aurélie, pourquoi si peu de confiance ? » me direz-vous (…ou pas mais c’est moi qui rédige donc je dis ce que je veux, non mais oh)

Quelques chiffres et autres faits :

– la moitié de la population française est en surpoids ou en situation d’obésité (sans compter toutes les personnes qui pensent qu’elles feraient mieux de perdre du poids, même si elles ne sont médicalement pas en surpoids). Les chiffres de l’obésité continuent d’augmenter, tandis que ceux du surpoids étaient en léger recul en 2020 par rapport à ceux de 2012.

– l’industrie de la perte de poids génère un chiffre d’affaire autour de 2,5 milliards d’euros par an en France. Au niveau mondial, on dépassait les 175 milliards de dollars US en 2017, avec un taux de croissance annuelle de près de 7 %.

– on vit dans une société capitaliste qui n’a aucun intérêt à ce qu’une telle manne se tarisse.

J’ai donc fâcheusement tendance à penser que les gouvernements feront le même cas des recommandations de l’OMS que de celles du GIEC, voyez ?

Et pendant ce temps, on n’éduque pas plus les gens. On leur fait peur, on les culpabilise, on soutient la grossophobie ambiante, on détruit l’estime de soi de millions de gens, on fait le lit de troubles du comportement alimentaire qui surviennent de plus en plus tôt, de nombreux ados, et même enfants, en souffrant aujourd’hui.

Il ne faut pas minimiser l’impact de notre environnement, comme le souligne l’OMS.

Or, nous évoluons dans un environnement qui nous formate et nous mène a chercher sans cesse à nous conformer à un idéal physique et moral inatteignable.

La minceur est devenu un signe extérieur de réussite, de force mentale, de valeur morale. Dans le même temps les préjugés sur les personnes grosses n’ont fait que se répandre et s’étendre, sans freins aucun, alimentés par la peur et l’ignorance.

Dans cet environnement, tout ce qui n’entre pas dans les critères définis comme acceptables doit être modifié, diminué, effacé, invisibilisé.

Lorsque j’ai suivi la formation à la Diet’Ethic d’Émilie Fumet, diététicienne et hypnothérapeute, je me suis dit « mais pourquoi diable est-ce qu’on n’enseigne pas ça au grand public ? »

Lorsque j’ai entamé cette formation j’étais assez persuadée d’être à mon poids de forme. Mon poids était stable depuis des années, sans prise de tête, sans contrôle ni restriction alimentaire, j’avais retrouvé ma faim et ma satiété, en tout cas en dehors des périodes de traitements médicaux.

L’approche d’Émilie m’a encore plus rapprochée de moi. J’ai testé ses conseils, tenté plusieurs choses, comparé les effets sur mon bien-être physique et psychologique, sur mon énergie, mon sommeil, etc. L’idée était vraiment de pouvoir ensuite aller naturellement vers ce qui me fait du bien.

M’apercevant que mes pantalons et moi n’étions plus aussi proches qu’avant, je me suis pesée. J’avais perdu 3 kilos. Dont acte, manifestement je n’étais pas à mon pondérostat malgré mes croyances.

Dans le même temps, j’ai retrouvé plaisir à cuisiner, à jouer avec les saveurs, les couleurs, les textures, bref, à activer au maximum la zone du plaisir de mon cerveau avant et pendant mes repas, tout en étant en pleine forme entre les repas.

Vous pouvez ne pas avoir besoin, ou même envie de perdre du poids. C’était mon cas. En revanche, j’avais envie de faire évoluer ma relation à l’alimentation, de mieux comprendre les interactions entre mon alimentation et mon corps, pour être à l’écoute de mes besoins et de mes envies, et me faire du bien.

Parce que mon corps et moi ça a longtemps été la guerre. J’en ai perdu des dizaines de kilos ! J’en ai repris tout autant, souvent plus. J’ai détesté le voir se modifier après mes grossesses. J’ai été en colère de le sentir me trahir à travers des douleurs chroniques que j’essayais d’ignorer pour faire bonne figure (auprès de qui, telle est la question). J’ai eu peur de le voir vieillir.

Je l’ai malmené. Je lui ai manqué de respect. Je lui ai manifesté de la colère, du rejet, du dégoût. Je ne saurais vous retranscrire la gratitude qui est la mienne aujourd’hui de sentir qu’il accepte mes excuses, et qu’il ne m’en veut pas. Je crois qu’on est trop contents de se retrouver en paix pour ressasser tout ça.

En même temps, je ne veux pas oublier, parce que je ne veux plus jamais recommencer.

Vous pouvez avoir un objectif de perte de poids et vouloir l’atteindre sans passer par l’énième régime de l’interminable liste que vous allongez depuis tant d’années. Vous pouvez avoir un objectif de prise de poids sans pour autant avoir envie d’avaler tout et n’importe quoi au détriment de votre forme physique.

Vous pouvez faire absolument ce que vous voulez de votre corps en fait. Une fois que vous le faites en conscience, librement, par choix, c’est parfait !

Si vous êtes conscient·e que vous engraissez le business de la minceur mais que c’est ok pour vous, que vous estimez que le bénéfice pour vous vaut le coût, aucun souci.

Si vous savez parfaitement qu’un nouveau régime aura les mêmes effets délétères à moyen terme que les précédents, mais que vous voulez le faire quand même, vous en avez pleinement le droit. Votre corps, vos choix.

Si vous avez envie de porter un tout autre regard sur l’alimentation, sur la culture des régimes, sur les injonctions qui pèsent sur votre corps, sur vos comportements alimentaires, les restrictions que vous vous imposez sans parfois même en avoir conscience, alors vous êtes au bon endroit !

N’hésitez pas à me retrouver sur les réseaux sociaux, j’y partage beaucoup sur ces sujets.

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